Il est deux heures de l'après midi un mardi. Premier de ces longues vacances d'été. Et dieu sait que tu t'ennuies. Tu n'es pas rentré chez toi. Ton père a trop de boulot en ce moment, et Hadrian est parti en vacance chez ses nouveaux beaux parents. Tu as donc repoussé ton départ à Zurich, étant persuadé que tu croiserais plus de monde ici. Erreur. Tes deux colocataires t'avaient, semble t-il, tristement abandonné. Au début, ça avait été une joie de pouvoir étendre ton espace vital, de ne pas avoir besoin de mentir en disant que tu t'étais défoncé la gueule à telle ou telle soirée alors qu'en fait, tu t'étais contenté de te cacher dans la réserve bouquiner des livres que tu connaissais par coeur par peur d'être déçu de nouveaux récits.
Mais hier avait été un drâme.
Tellement tu avais tourné en rond tu en étais venu à ranger. Et même pire : nettoyer. Pas un petit nettoyage. Balais, aspirateur, lingettes pour la poussière, dégivrage de votre mini-frigo personnel, câblage et décâblage des consoles pour finir par un coup de pièce à frotter. Oh. Et tu avais bien sûr nettoyer la fenêtre et récurer les WC.
Tu étais devenue Bree Vam de Kamp pour une journée entière et cela te déplaisait considérablement.
Alors tu t'allonges sur ton lit parfaitement fait. Vice les écouteurs de ton iPod à tes oreilles en lançant une playlist complètement random. Tu fixe le plafond un instant balançant ton bras sur ta table de nuit pour attraper ton GSM. Tu tapes rapidement un message.
Ma belle. Y a personne dans la chambre. T'as envie de faire une bataille de bombe à eau ? Ou un truc un peu moins débile du genre jouer aux cartes ou manger du gâteau au chocolat ?
Bref. J't'attends dans dix minutes !
Tu appuies sur envoyer, reposant immédiatement ton téléphone sans attendre l'accusé de réception. Tu te relèves pour enfiler une chemise blanche, vérifier qu'il n'y a pas de tâche pour ton jean. Et tant pis si tu n'es pas coiffé. Tu déverrouilles la portes avant de sauter sur ton lit, assis en tailleur, et attendre ta salvatrice.